35ème America’s Cup : régulation humaine !

ETNZ a gagné et de quelle façon ! Pour une analyse de l’ensemble des éléments qui ont permis cette victoire, je vous invite à visiter les nombreux articles qui ne manqueront pas de paraitre sur le sujet ! Il faut bien l’avouer, même si cette Cup semble moins secrète, les éléments non « monotypes » restent difficiles à analyser quand on reste derrière un écran.

Bon, tout de même, histoire de bien démarrer ce mini article (vite fait et d’après moi), les principaux éléments de cette victoire :

  • qualité et choix des foils (bravo aux architectes dont Guillaume Verdier),
  • la gestion de l’énergie (cyclistes),
  • le moteur, l’aile, et son réglage (hydraulique pour ETNZ et semble t’il des possibilités de réglages supérieures),
  • le savoir-faire de l’équipe navigante et à terre, organisation et cohésion d’équipe,
  • la régulation…

La régulation

Ce dernier point a, pour moi, aussi pesé dans la balance. Même si bien entendu à ce niveau de compétition il faut être complet. Et pour cette 35ème édition, cette gestion de la portance était humaine ! Si on en doute, il suffit de regarder la vidéo de Franck Cammas publiée avant la Cup. Elle montre bien que ces bateaux ne sont pas stables naturellement : en moyenne 2 impulsions par seconde.

 

Et par rapport à la précédente édition, cette régulation est devenue encore plus humaine ! L’angulation de la cassure entre le shaft (partie « verticale ») et le tip (partir portante) était moins importante et les bouts de foils ne sortaient plus de l’eau. Donc, exit la régulation par la baisse de la surface. Quoi de plus logique, on régule l’incidence et on perturbe bien moins le plan porteur.

Malgré l’amélioration des systèmes de réglages, le pilotage de la hauteur de vol ne devait pas être simple. Et les Néo Zed on bien fait d’assigner cette tache à une autre personne que le barreur. En effet, sur ETNZ Peter Burling ne gérait plus les foils, c’était Blair Tuke le « foil trimmer » (et cycliste). Alors que sur Oracle, le barreur Jimmy Spithill s’occupait des deux, positionnement et hauteur de vol.

Sur l’AC 50 ETNZ en 2017

La partie haute du shaft (partie « verticale » antidérive) est courbée vers l’extérieur. Le foil se déporte vers la largeur maxi de la plateforme, ce qui permet d’écarter le centre de portance. Mais surtout, le foil descendu au maximum, le tip (partie portante) est à l’horizontale ou presque. Seule solution pour réguler la portance, le rake  (inclinaison du foil par rapport à l’horizontale).

© ACEA 2017-Ricardo Pinto

Sur l’AC72 ETNZ 2013

Mes petites dessins, celui de  la partie « Glossaire » en bas d’article et celui-ci-dessous, ne sont plus valables pour cette Cup. Ils l’étaient en 2013/14 ! Le pointe du foil pouvait sortir de l’eau.

Chris Cameron/ETNZ©

Ce que je retiens…

…pour cette Cup et par rapport à la suivante :

  • les aides à la régulation humaine se sont améliorées,
  • parallèlement au point précédent, la régulation par perte de surface n’est plus utilisée.

Cela démontre, si quelqu’un en doutait encore (voir « Foils en L 2.0 – réflexions« ), que les foils en L2.0 développés au départ par ETNZ pour détourner la jauge, et qui sont apparu pour certains comme une « piste magique », le « renouveau du foil », une « première »…, n’était bien que le mix entre les foils en L 1.0 régulés et les foils en V. Mais maintenant pour cette Cup, et grâce à l’amélioration du réglage, on revient à une forme de foil en L 1.0 (pour les différentes formes de foils, voir si besoin  » l’Alphabet du foil« ).

Points positifs

Les systèmes de régulation manuels se sont améliorés. Si le principe peut être dupliqué à un appareillage moins énergivore (voire mécanique). Cela pourrait permettre la mise au point de petits engins ou la dextérité humaine prendrait tout son sens. C’est déjà un peu le cas en Moth et les autres supports équipés de foils en L2.0 (mais sans ces systèmes). Engins sur lesquels le poids, le réglage de la puissance, la régulation de l’incidence du foil et du safran… sont des remèdes à une régulation incomplète. Si quelqu’un en doute, voici une vidéo

Le fait d’avoir fait rêver, oblige maintenant les concepteurs à trouver comment voler en haute mer !

Point négatif !

La mise au point de ces foils, et des systèmes de régulation, a ravivé des projets d’engins hauturiers volants. Mais il est où le point négatif !? La régulation manuelle ne peut être utilisée sur un engin hauturier…

Sur un engin hauturier volant

A part une amélioration de l’interface homme/foil, sûrement des outils de calcul, des profils… il n’y a rien de nouveau (pffff le basé) !!!!! Pas de matériaux révolutionnaire, de configuration magique, de profil autorégulé miraculeux… il ne reste plus pour voler en mer que :

  • de voleter, un coup sur l’eau, un coup au dessus,
  • de réguler mécaniquement, à condition de résoudre les problèmes d’échelle,
  • de réguler électroniquement,
  • de me donner tort en arrivant à développer un foil en L2.0 efficace même en haute mer !

Et j’ai hâte d’avoir tort si les projets en cours volent de façon stable sur longue distance et en haute mer sans électronique.

Une nouvelle fois : à suivre….

Glossaire

Les termes sont toujours valables, pas les formes pour cette 35ème cup.

Glossaire réalisé pour l’Alphabet du foil – F Monsonnec 2014

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35 réflexions sur « 35ème America’s Cup : régulation humaine ! »

  1. Je crois aussi que la Cup n’a rien apporté en matière de foils hauturiers pour lesquels une régulation automatique (forme du foil, palpeurs, autre) est obligatoire.
    Le bateau Néo Zed était bien plus abouti technologiquement que tous les autres et que le bateau américain en particulier : plus d’énergie grâce aux vélos, gestion de l’aile au joystick (sans doute plus fine), répartition différente des rôles laissant le barreur barrer.
    Mais ce qui m’a frappé c’est le retour du foil à 45°.
    Bon! A 45°, j’exagère peut-être un peu. Mais à mon avis, c’est la forme caractéristique du foil NZ, avec cette cassure en plein milieu, qui explique leur domination et pas seulement la gestion décentralisée du rake du foil, qui, à mon avis, ne peut se concevoir que si justement elle est simple à faire. Les autres teams ont choisi de séparer la fonction foil en deux parties : une verticale pour assurer l’anti-dérive et une horizontale pour assurer le vol. Les Néo Zed ont fait une partie horizontale mais l’ont fait précéder par une partie inclinée et c’est cette configuration qui explique la versatilité de leur bateau. En navigation la pointe du foil est horizontale mais la partie précédente est inclinée, rendant le bateau plus stable car plus tolérant (et contribuant peut-être aussi au meilleur près) . En quelque sorte le foil est partiellement auto-régulé (donc moins besoin de réglages). Il n’est pas impossible que la forme en V très large du foil au vent lors des virements contribue aussi à ces virements très stables et aux meilleures relances. Alors certes, cette forme doit conduire à une plus grande surface, donc à de moins bonnes vitesses maximales dans le vent fort, mais il est clair qu’ils ont fait le bon choix.

  2. N’étant pas abonné à Canal+ pour avoir la chance de regarder les régates de cette 35e Cup, je n’en ai vu que des petits morceaux. Souvent mêmes des très petits car la charte audiovisuelle des vidéos officielles semble privilégier des montages avec des plans de quelques seconde, pour faire dynamique.

    J’ai trouvé ces régates vues sur vidéo difficiles à « lire ».

    1/ j’ai eu parfois un peu de mal à savoir si les catas étaient au près ou au portant.
    – l’incidence de l’aile ne change pas beaucoup et il n’y a plus de fasseillement
    – Il n’y a presque pas de gite, et parfois des contre-gite.
    – le « sillage » (ou ce qu’il en reste…) ne renseigne plus beaucoup sur les variations de vitesses. Ça foil tout le temps.
    – Il n’y a plus de voiles de portant.

    2/ Sur ETNZ, Il n’y a plus grand chose à regarder en ce qui concerne l’équipage qui est statique, à part les jambes que l’on ne voit pas. Reste les virements/empanages qui représentent 1% du temps.

    3/ Pour apprécier la stratégie, il faut le regard vraiment affuté, ça se passe très vite.

    Je ne dis pas qu’il faut revenir aux 12M JI mais je pense qu’il faut encore adapter les règnes de courses à ces engins. Elles ont pourtant déjà beaucoup changées depuis les premiers AC45.

    Ce que j’ai trouvé génial, c’est le ratio de vitesse 3x plus vite que le vent. Cela était jusque-là réservé au char à voile. J’ai bien aimé aussi les phases de départs qui montraient que des engins incroyablement rapides peuvent aussi être très agiles.
    La suite, ce sera chez les kiwis.

    1. Bonjour Jean Marie,
      100% d’accord avec toi, c’est un très beau spectacle mais en effet pas très passionnant car cela va très vite, c’est donc très court. D’autant plus, comme tu le signales, si on regarde seulement les récap. des courses sur youtube.
      Je pense que le boulot des grinder « classiques » ne devait pas être passionnant. Mais à vélo, tête baissée, cela doit l’être encore moins. C’est sûrement un boulot de dingue et de très bons marins…
      Que vont proposer les Kiwis, là est la question !
      Fred

        1. Salut Fred !! (oui je sais elle est facile …)
          C’est peut-être mon 1er commentaire … mais je suis un lecteur assidu … discret mais là !!!

          1. Si tu t’étais appelé Patrick…. Mais tu es un spécialiste, je suppose que je t’apprends rien si je te parle de « la philanthropie de l’ouvrier charpentier »…
            Tu montes chez ces fous de Bretons en Août à Concarneau ?
            Autre chose à faire…?
            Fred

  3. Mais je remarque quand même que les Suédois, avec leurs foils très typés à 90° (donc exactement l’opposé des NéoZed), ont fait bien meilleure figure face aux futurs vainqueurs que les Américains. Comme quoi la technique n’est pas le seul facteur, les Suédois étaient vraiment bons et les Américains loin du compte.

  4. Ce n’est que mon avis mais je trouve que cette victoire est ,paradoxalement, celle de l’humain vs la machine.
    Les Kiwi ont mis tout le monde d’accord sur la création/gestion de l’énergie, la cohesion de groupe et la répartition des taches. L’équipage à été exceptionnel et chaque virement de bords ont été d’une précision chirurgicale !!
    Je pense que maintenant qu’ils sont les patrons il vont continuer sur cette ligne. La prochaine AC aura certainement un parcours très coupé, favorisant les virements et l’endurance. Les NZ ont été capable d’avoir des gars qui pédalaient comme sur un tour de france et géraient une des partis les plus sensible du bateau en même temps. Ils ont su s’imposer ça, ils l’imposeront aux autres!

  5. Le « pédaleur en chef NZ » a fait les JO de Londres en poursuite … Donc potentiellement il est « drogué » ou « dopé » !!! et c’est la 1ere fois qu’il voyait un bateau … MDR !!
    J’ai peur pour vous amis « foilers » que la prochaine soit moins « affoilante »

    1. Stéphane, c’est « qu’est ce que j’allais dire » en réponse à Gurval. F. Cammas semble se demander même si le prochain support aura 2 coques ! Même si cela ne n’empêche pas de « foiler ».

  6. N’oublions pas que tout le travail d’architecture et d’entrainement se passe dans le cadre d’une jauge contraignante. Cette jauge n’est pas prévue pour développer les solutions adaptées à la course au large en particulier, mais pour une course favorable au Defender (oui raté). Donc ne nous étonnons pas que les enseignements directs soient minimalistes. Les enseignements cachés sont beaucoup plus importants à mon sens, je vous renvoie aux propos de Guillaume Verdier. Personnellement je mise sur des géométries de foils nécessitant beaucoup moins d’énergie pour être régulés. Je ne parle pas de systèmes stables toujours moins performants, mais de systèmes pilotés (électronique+informatique+mécanique évidement) finement, automatiquement. L’homme donnera les consignes sans réguler lui-même (interdit par la jauge de l’AC aujourd’hui).
    Le Moth à foil et le Ifly15 sont plus proches du futur à mon sens, car conçus hors jauge, hors idée préconçue!
    Ceci étant dit pour la technique, pour le spectacle j’ai adoré et oui la vitesse change tout dans la tactique, les manœuvres, ….
    Je trouve notre LP national bien conservateur, lui qui décriait les cata volants (trop dangereux) avant la 34éme AC, annonçait mauvaise l’idée de faire voler les AC45, …

  7. Je pense que par rapport à « nous » (pour la plupart de simples passionnés), Loïck Peyron (qui d’après ce qu’il m’a dit, se perd de temps en temps sur ce blog) a navigué sur ce type de bêtes. Il garde sûrement à l’esprit les différents retournements, les accidents de F. Cammas (nov 16), la chute de Graeme Spence entre les foils (fév 2017) et surtout les deux accidents d’Artemis (décès d’Andrew Simpson mai 13 et accident en avril 17)… Donc de bonnes raisons pour d’être « conservateur » ou « prudent », marin quoi !

  8. Il fallait suivre les régates en streaming sur Internet. C’était très bien filmé et passionnant. On a vu du vrai match racing avec des départs parfois très engagés (la manoeuvre d’ETNZ lors de la 5è victoire était hallucinante de précision) et on pouvait bien suivre les choix tactiques des concurrents. ETNZ n’a quasiment jamais fait d’erreur, couvrant son adversaire quant il le fallait ou allant jusqu’à la layline quand ce n’était plus nécessaire. Vraiment du bon boulot.
    Et évidemment, voir ces voiliers débouler à plus de 45 noeuds en pointe, c’était très impressionnant.
    Maintenant, voir 4 équipiers (3 pour les NZ) sur 6 mouliner (ou pédaler) pendant toute la régate, je suppose que ce n’est pas très intéressant pour eux. Et ça nous éloigne de l’esprit de la voile (quoique, quoique, voir une dizaine de gugusses jouer le rôle de lest mobile au vent pendant toute une régate, bof!).
    A quoi peut-on s’attendre pour la prochaine coupe? Si les règles ne changent pas, tout le monde aura des vélos, les systèmes seront au point pour tous, il n’y a que sur les foils qu’on peut espérer quelques gains. Peut-être serait-il intéressant de libérer un peu l’aile : surface fixe, nombre de volets mobiles maximal fixe (mais un nombre supérieur) et le reste libre. Ça relancerait un peu le jeu, non?
    De même, en autorisant une régulation automatique (mais mécanique) du foil principal ou du foil de safran, donc en diminuant la nécessité d’une énergie importante, on aboutirait à des configurations très différentes de cette coupe.
    Car si la coupe était passionnante, voir des shadocks pomper pendant toute la durée de la régate ça ne me plait pas et je n’ai pas envie de voir 10 équipes de cyclistes lors de la prochaine coupe.
    Il faut dire aussi que c’est plus l’aspect technique qui me passionne et je veux donc du nouveau.

  9. quant à moi j’aime bien le vélo (couché car plus aéro) mais je ne suis pas tenté par la production d’énergie de la coupe. Par contre pour la propulsion auxiliaire R2AK présente des possibilités intéressantes, peu recherchés…

    1. Bonjour Baptiste, comme j’ai peur de dire des conneries, est ce que tu peux être plus précis ? Ah moins que ce soit les « boites » qui te font penser à une possible régul. électronique comme lors de l’épisode « Little Herbie » de la 34ème cup ? A bientôt ! Fred

      1. J’ai des doutes sur Little Herbie, mais aucun doute cette fois, c’est clair sur les vidéos! C’est l’avantage principal des cyclistes, libérer des mains. Je pense que tu peux changer ton titre en régulation humaine vs électronique…

        1. Forcément qu’il y a de l’électronique sur ces bateaux. Déjà il y a les boitiers qui leur donnent toutes les infos sur le plan d’eau, leur bateau, sa position etc. Alors qu’il y ait aussi des boitiers électroniques donnant des ordres à des commandes hydrauliques, je ne vois pas où est le problème.

            1. Articles très intéressants qui ont le mérite de nous détailler les contrôles manuels d’ETNZ. Par contre, si les foils avaient une corde plus faible, je conteste l’idée qui semble admise qu’ils avaient les foils les plus rapides. Tous ceux qui ont pu suivre les entraînements sur YouTube ont pu constater que les Suédois étaient les plus rapides. Ce qu’ils ont d’ailleurs confirmé en battant deux fois les Américains sans bavure. Ce qui est logique quand on voit la forme de leurs foils (carrément avec deux parties rectilignes à 90°). Et c’est d’autant plus méritoire pour l’équipage car cette forme les rendait sans doute les plus instables de la flotte. Je peux évidemment me tromper, mais je pense que la forme des foils d’ETNZ avec ce fort allongement et cette cassure particulière, a été choisie pour rendre le foil beaucoup plus tolérant que les autres, et que s’ils avaient une faible corde c’était justement pour compenser la perte de vitesse conséquence de ce choix de faire des foils aussi longs et donc avec autant de surface mouillée.
              PS : Il n’y a plus de secret utile maintenant qu’on sait que la prochaine se fera en monocoque. Alors quand est-ce que Guillaume Verdier vient tout nous expliquer? Fred, tu le captures et tu le fais parler. lol.

  10. Imaginons que ça soit un écran qui, après calcul de signaux d’entrée, indique à l’homme ce qu’il faut faire : « appuyer sur haut », « appuyer sur bas ». Ou par exemple (j’ai entendu ça quelque part dans le commentaire d’une des courses), en devant se faire superposer 2 lignes sur un écran, comme un jeu vidéo.
    Est-ce une régulation humaine? Est-ce une régulation électronique, pour laquelle un clébard dressé par pavlov ferait aussi bien que l' »Homme », ou le cycliste?

    2ème cas :
    Un dispositif avec genre l’oeil et 2 mires à aligner avec l’horizon, un truc du niveau de techno d’un viseur de bombardier de la seconde guerre mondial.
    Est-ce une régulation humaine? Combien de croquettes par manche?

    1. Hello,
      Ce qui est décrit comme possible aide à la nav. c’est un peu ce qui avait été évoqué dans l’article : https://foils.wordpress.com/2013/10/04/americas-cup-ya-quelquun-qui-ma-dit/
      Une aide à la décision. Je suis très partagé :
      – Est ce réel ou voit on ce que l’on a envie de voir ?
      Est ce que l’on ne cherche pas l’arme magique en ne se satisfaisant pas des simples + du bateau Kiwi et de l’équipe ?
      – Si c’est réel, est ce que c’est répréhensible ?
      – Est ce que ce type de système serait vraiment un plus par rapport au sens humain, est ce qu’il vaut mieux sentir => décider => agir ou voir => décider de suivre => agir
      Peut être que l’avenir nous le dira.
      J’ai envoyé un mail à Baptiste en lui disant qu’il ne fallait pas qu’il hésite à compléter son message par des liens vidéos et photos.
      Nous avons tous vu des choses plus ou moins différentes, Marc le foil « cassé » presque en V, moi le foil qui ne sort plus de l’eau et donc plus de régulation manuelle, Batiste de possible outils « spéciaux »..
      Analyses différentes ou images et vidéos visionnées différentes !?
      Fred

    2. Ce que tu décris me fait penser à l’horizon artificiel sur un avion que le pilote doit régler en permanence. D’un autre côté on ne peut pas empêcher le progrès, ou alors il aurait fallu interdire les régulateurs d’allure quand ils ont été inventés.
      A la limite les tablettes qui leur donnent la layline me choquent plus qu’un système de régulation des foils. D’un côté il y a des instruments qui ne servent qu’à faire fonctionner le bateau et de l’autre des instruments qui sont des aides à la décision dans la tactique de la régate et ça me gêne plus. Même chose pour les instruments qui leur permettent de mesurer la force du vent à distance. La régate doit être l’expression du talent des marins, de leur flair, de leur inspiration. C’est là qu’une différence doit se faire et les aides faussent le jeu.

      1. « on arrivait à naviguer dans la tranche de foil qui allait bien, on perçait toujours au même endroit, à la même altitude. »
        Et si leur système n’était qu’une simple caméra pointant sur ce fameux endroit ? Il suffirait effectivement d’un écran de contrôle pour que le régleur du foil puisse ajuster et « percer » toujours au bon endroit du mat. En résumé : et si les NZ ne régulaient pas l’assiette du bateau mais juste là où perce le foil? On ne voit pas de repère comme sur une maquette de bassin de carène mais il existe peut être de façon non-optique…

  11. Inintéressante l’ITV de Verdier …
    >Le télégramme : Commençons par les foils de l’AC50 néo-zélandais : c’était quoi le secret ?
    GV : déjà, je n’étais pas seul sur les foils, j’ai travaillé avec Nick Hutchins et Bobby Kleinschmit. Bobby bosse aussi avec moi sur les Imoca et les VOR. Chez Team New Zealand, nous étions co-responsables. Disons qu’aux Bermudes, on avait les foils qui allaient bien dans cette force de vent-là. Il semblerait qu’Oracle ait fait des foils qui avaient des trous dans certaines forces de vent, notamment dans 8-10 noeuds. Nos foils avaient beaucoup d’allongement, ils étaient fins et très raides. Il y avait aussi cette cassure particulière, cette double cassure. C’était un peu comme un chanfrein dans la diagonale qui était très longue. Sur Oracle, ils avaient beaucoup rayonné cette diagonale. Et cette diagonale a la particularité de rendre le bateau très instable mais elle maximise la portance. Nick Hutchins a beaucoup travaillé sur la cavitation, on a dessiné nos profils pour minimiser cette cavitation et cette ventilation. L’autre critère important, c’est l’endroit où on perce l’eau. Là, on a essayé d’être très fin. On avait des profils très différents selon les zones du foil. On ne le voyait pas car tout était noir. Mais comme on avait un système de contrôle de stabilité très perfectionné, on arrivait à naviguer dans la tranche de foil qui allait bien, on perçait toujours au même endroit, à la même altitude. Le grand danger pour ces foils-là, c’est de monter trop haut avec le bateau et que la flottaison passe dans la diagonale. Là, ce serait dramatique car on glisserait énormément en latéral et on perdrait le contrôle complètement. On a vu ça sur certains bateaux d’ailleurs…

    La suite ici …
    http://www.letelegramme.fr/voile/coupe-de-l-america-verdier-on-peut-dessiner-de-chouettes-monocoques-06-07-2017-11586427.php#closePopUp

  12. Un grand merci à Stéphane pour ce lien.

    Marc, de quelle cassure ? Mais je pense qu’il parle de « TA » cassure !
    Enfin je pense, en effet, il évoque la partie « rayonnée » sur Oracle, mais je peux me tromper… Donc bravo si c’est bien la cas.

    Il parle aussi d’un super contrôle de la régulation mais juste la commande ou plus comme suggéré par Baptiste ?

  13. La diagonale, ne serait ce la ligne virtuelle qui relie les centres de pousée de la partie verticale et la partie horizontale? Lorsque le bateau monte trop sur cette ligne entre shaft et tip, ça drift.

  14. Je ne pense pas que ce soit ça. De toute façon dès qu’on monte trop haut et que le foil ventile c’est mort. Diagonale ou pas.
    D’autres choses que je en comprends pas:
    « Sur Oracle, ils avaient beaucoup rayonné cette diagonale. »
     » Et cette diagonale a la particularité de rendre le bateau très instable mais elle maximise la portance. »
    ??????????
    Je crois que ce qu’il appelle diagonale c’est tout simplement la partie horizontale du foil. Avec cette interprétation ce qu’il dit prend du sens.
    Cette partie était très longue chez ETNZ, la cassure était comme un chanfrein.
    Le fait que cette partie de foil soit quasi horizontale rend le bateau très instable.
    Les Américains avaient fait cette partie courbe (« rayonné »).

  15. La diagonale est peut être vue de dessus l’arrière du foil qui passe de large à plus fin sur l’extrémité elliptique. Ce qui n’empècherait pas qu’il parle bien de la cassure repérée par Marc! Il semble aussi que la partie qui perçait l’eau était très importante, avec potentiellement une corde minimisée…

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