Côte d’Or II, renaissances

L’histoire d’un bateau aux multiples vies.

La naissance

Côte D’Or II est l’ultime étape de la saga Paul Ricard et de l’idée du foiler hauturier esquissée en 1975 par Eric Tabarly. Ce trimaran aux couleurs du chocolatier Belge voit le jour en 1986. Xavier Joubert, son architecte, est déjà l’auteur d’un autre foiler de course : Hydrofolie. Une nouvelle fois, Eric Tabarly ne dispose pas d’un budget à la hauteur de ses ambitions. Pour réaliser des économies, la coque centrale en aluminium de Paul Ricard est coupée en deux par le milieu et rallongée par l’adjonction d’une partie rectiligne de 3,5 m. Une jupe permet de pousser le bateau de 16,5 m (Paul Ricard) à 22,85 m (Côte d’Or II). Ces modifications ont lieu au Chantiers de la Perrière à Lorient. Le reste du bateau, bras, flotteurs, foils est en composites. Le safran et le système de barre sont aussi d’origine.

Paul Ricard – photo G Delerm 01-1983

Construction de Paul Ricard CMN – photo B Rubinstein 1979

L’intérieur de la coque centrale de Côte d’Or II / Paul Ricard – photo F Monsonnec 01-2010
Sortie du chantier de la Perrière de la coque modifiée – via MB "DR" 05-1986
Mise à l’eau de Côte D’or II – photo auteur inconnu DR, fond d’archive ville de Brest sept 1986

Côte d’Or II lors de son lancement

  • Année de construction : 1986
  • Longueur : 22.85 m
  • Largeur : 19 m
  • Mat : 29.5 m
  • SV au près : 309 m²
  • SV au portant : 755 m²
  • Tirant d’eau : 0,6 / 3 m
  • Poids : 10.5 t
  • Constructeur : ACX Atelier composites Xavier Joubert

Côtes D’or vue de coté - F. Monsonnec 03-2010

Côtes D’or vue de dessus - F. Monsonnec 03-2010

Eric Tabarly Route du Rhum 86 – photo C. Février nov 1986

Départ de la Route du Rhum 86 – photo B. Rubinstein nov 1986

La vie tumultueuse de Cote D’Or II

  • Septembre 1986 : lancement
  • Novembre 1986 : rupture de l’avant du flotteur bâbord au ras du bras de liaison au cours de la Route du Rhum
  • Avril 1987 : remise à l’eau après réparation, puis vainqueur du grand prix de Brest avec Patrick Tabarly à la barre

Côte D’or II au GP de Brest – photo F. Monsonnec 04-1987

  • Mai 1987 : vainqueur du trophée des multicoques de la Trinité/Mer, toujours aux mains de P. Tabarly
  • Juin 1987 : mise en place d’un nouveau mat en carbone et de nouvelles voiles
  • Juillet 1987 : 5ème de la course de l’Europe co-skippé par Eric et Patrick Tabarly
  • Octobre 1987 : chavirage lors de La Baule Dakar. Eric et son frère sont récupérés par la marine portugaise et le bateau abandonné.
  • Octobre 1987 : des pécheurs prennent le bateau en remorque jusqu’à Funchal
  • Août 1988 : Miguel Subtil rachète l’épave à Madère
  • Juillet 1995 : M. Subtil remet Côte D’Or II à l’eau après 7 années de travaille
  • Avril 1998 : remise en place du mat d’origine manchonné
  • Printemps 2002 : convoyage du trimaran vers Lorient et démâtage
  • Septembre 2004 : après être resté sur le terre-plein de la BSM de Lorient, M. Subtil est prié de trouver un nouveau refuge pour son trimaran. Ce sera sous le Viaduc d’Hennebont.
  • Mi 2009 : Bertrand Quintin s’attaque à la remise en état du bateau pour s’aligner à la Route du Rhum
  • Janvier 2010 : le bateau est remis à l’eau et amarré au pied de la Cité de la Voile Eric Tabarly
  • A suivre …

Cote D’Or II au pied de la Tour des Vents de la Cité de la voile – photo F. Monsonnec 01-2010

La casse du flotteur

Dès le départ de cette Route du Rhum 1986, les abandons se succèdent. Loïck Peyron démâte, Paul Vatine rentre en collision avec un cargo, Tony Bullimore heurte un OFNI. Olivier de Kersauson rencontre des problèmes de bastaques, Hervé Cléris chavire… Les dépressions s’enchaînent et la liste s’allonge : Charente Maritime problèmes de structure, Jet Services démâtage. Enfin Côte d’Or II perd la partie avant du flotteur bâbord. Le flotteur s’est cassé net au ras de la poutre avant. Dans son malheur, Eric Tabarly a de la chance : Pen Duick VI, qui se rend aux Antilles, se trouve à 8 miles de Côte D’Or II. Eric Tabarly est récupéré par Arnaud Dhallenne et le bateau remorqué par Patrick Tabarly. L’avant du flotteur sera retrouvé plusieurs semaines plus tard à Perros Guirec par un cantonnier fort mécontent de trouver une « saloperie » encore abandonnée par un plaisancier. Le « découvreur » rencontre Jean Sans, qui n’est autre que l’expert d’Eric Tabarly. Il récupère avec plaisir  le bout de flotteur ! Côte D’or II ne sera pas le dernier de la liste des bateaux cassés. Au cœur de la tempête, Dominique Marsaudon, chavire à son tour. Le 14 novembre le relevé Argos de Royale montre que le bateau dérive. Florence Arthaud se déroute et trouve Royale retourné sans aucune trace de Loïc Caradec…

Flotteur bâbord cassé Route du Rhum 1986 - photo DR, livre de T.Rannou « Route du Rhum 1994 »

Le chavirage

Après réparation du flotteur, et de bons résultats en grand prix, Côte D’Or II est au départ de La Baule Dakar 1987. Le 26 octobre après huit jour de course, le temps est calme mais la mer est croisée, assez confuse. Le vent souffle à 20 nœuds, Eric et Patrick viennent d’envoyer le spi de tête de 570 m² et Patrick Tabarly descend se reposer. Eric Tabarly est à la barre. Le flotteur bâbord plonge par deux fois sous l’eau mais la troisième fois sera celle de trop. Le bateau pivote, se retrouve vent de travers sous spi, il stoppe et monte à la verticale puis cabane comme une tortue retournée. Le bateau est au large de Madère, à 60 miles de Funchal, les frères Tabarly déclenchent leur balise de détresse. Il passent une dizaine d’heures à califourchon sur la coque centrale avant qu’un bateau de la marine Portugaise ne vienne les récupérer…

Merci à Christian Février pour cette formidable photo.

Cote d’Or II retourné, Eric et Patrick Tabarly attendent les secours - photo Christian Février 10-1987

La récupération de l’épave

Repéré par avion le 29 octobre, le bateau est retrouvé par des pécheurs qui le remorquent à Funchal et le pillent de son contenu. Au port, le bateau est remis à l’endroit. Les réparations sont jugées trop onéreuses par Patrick Tabarly et Côtes d’Or II est mis en vente 2 millions de francs. Pendant plusieurs mois, le bateau continu à être « désossé » en attendant un hypothétique acheteur.

Le sauveur

En août 1988, le bateau est mis aux enchères à Funchal. Miguel Subtil jeune informaticien Portugais de 22 ans a fait le déplacement avec toutes ses économies et un peu d’argent prêté par des amis. Les enchères montent et Miguel décide de ne pas suivre. Celui qui remporte l’affaire, à contre cœur, n’est autre que l’actuel propriétaire du bateau ! En effet, le bateau ne trouvant pas d’acquéreur, le pécheur qui a ramené le bateau à Funchal a organisé cette vente et participé aux enchères… ! Miguel lui propose de lui racheter le bateau le double du prix de vente (soit 100 000 fr), mais seulement si le propriétaire s’engage à récupérer le matériel volé et disséminé sur l’île. C’est ainsi que Miguel devient propriétaire d’un « joujou à foils » de 23 m, bien mal en point et sans gréement. C’est le commencement d’une longue reconstruction qui va durer 7 années. Sept ans de recherches des pièces d’origine, de pièces à bas prix … En 1995 le bateau est remis à l’eau mais son gréement est toujours en morceaux. Le mat d’origine est manchonné et en 1998 Côte D’Or II est remâté. Mais le sort s’acharne sur le bel oiseau rouge, un dirigeable « égaré » entre en collision avec le gréement ! S’en suivent quatre nouvelles années de labeur pendant lesquelles Miguel et sa femme vivent à bord. Enfin, en 2002, le bateau est de nouveau prêt à naviguer. Patrick Tabarly, qui conseil Miguel depuis de longues années, fait le déplacement et re-navigue sur CD’O 15 ans après son chavirage. C’est un véritable travail de titan qu’a réalisé Miguel dans un pays qui n’a, ni la culture des multicoques, ni les fournisseurs adéquats, pour remettre ce type d’engins d’aplomb. Quatorze années de sacrifices pour remettre le trimaran dans sa configuration d’origine.

Miguel Subtil – photo F. Monsonnec 01-2010

Le démâtage

En 2002, le bateau est convoyé vers Lorient par Miguel et Patrick Tabarly pour rejoindre la Cité de la voile et les Pen Duick. Avant d’arriver à destination, le bateau démâte. L’incident ruine, à nouveau, des années de labeur et manque de se terminer tragiquement puisqu’en tombant la mat passe très très prés de Patrick Tabarly. Remorqué vers Lorient, le bateau est gruté sur le terre-plein de la base sous marine en attendant des jours meilleurs. Malheureusement après plusieurs mois, Côte d’Or II est prié de trouver un nouveau port d’accueil, ce sera Hennebont.

Le nouveau souffle

Après Miguel Subtil, qui reste propriétaire du bateau, un nouveau protecteur, en la personne de Bertrand Quentin, a décidé de refaire naviguer Côte d’Or II.

A gauche, Bertrand Quentin – photo F. Monsonnec Lorient 01-2010

Bertrand a toujours rêvé de participer à la Route du Rhum. Remettre Côte D’Or II en état lui permet de refaire naviguer un bateau mythique, auquel il est très attaché, et de s’aligner au départ de cette course (de nouveau ouverte aux multicoques de grande taille). Ancien paysagiste, Bertrand a travaillé comme stratifieur à la BSM de Lorient puis a exercé plusieurs métiers liés à construction navale. En 1994, il crée à La Trinité / Mer le chantier « Bretagne Carène Service ». Bertrand n’est, d’après ses dires, pas un « super pro » mais il a beaucoup navigué et connaît parfaitement le bateau pour l’avoir remis en état. Son but n’est évidemment pas de gagner la Route du Rhum mais de réaliser une bonne place.

La remise en état

Bertrand Quentin, tout d’abord seul puis aidé d’amis, travaille depuis de nombreux mois à la restauration de Côte D’Or II. De nombreuses pièces  doivent être retrouvées comme la bôme, la dérive…. Coques, bras sont vérifiés, l’antifouling refait ainsi que l’électronique.

Dérive de Côte D’Or II sous l’ancienne poutre de Paul Ricard - photo Mariannick Buffard Brest printemps 2003

Côte D’Or attendant des jours meilleurs – photo F Monsonnec Hennebont 09-2004

Remise en état par B Quentin – photo F. Monsonnec Hennebont 01-2010

L’équipe a reçu l’aide des élèves du lycée des métiers du nautisme d’Etel. Les professeurs et élèves du Lycée Emile James ont installé le moteur fixe (ancien groupe de propulsion de Gitana XII), les trampolines, et révisés les winchs. Un Lycée technique de Redon doit travailler sur le circuit électrique. Remis à l’eau par une grue, le bateau est descendu jusqu’à la Cité de la voile par le blavet.

Mise à l’eau- photo Yann Michel Hennebont 01-2010

Pour régréer Côte d’Or, Bertrand Quentin doit normalement récupérer l’ancien mât de rechange de Poulain (l’équipe technique d’Olivier de  Kersauson doit même faire le déplacement pour aider à sa mise en place). Pour la garde robe, ce sera celle prévue pour le premier IDEC et rachetée à Francis Joyon. Une fois maté à la BSM de Lorient, le bateau gagnera La Trinité pour terminer sa remise en état.

Côte D’Or au pied de la Tour des Vents de la Cité de la voile – photo F. Monsonnec Lorient 01-2010

Le nerf de la guerre

Reste qu’il manque à Bertrand 300 000 € pour terminer l’important travail déjà réalisé. Plusieurs solutions sont à l’étude :

  • Sponsors
  • Organisation d’une tombola de soutien avec mise en vente de 2000 billets de 100 €, auprès d’entreprises et commerces. Si cette solution est choisie, un tirage au sort est prévu le 14 juin. Le gagnant aurait son nom inscrit sur bateau (mais le nom de Côte d’Or II sera conservé). Bertrand Quentin prévoit aussi de réaliser des sorties avec ses partenaires. Un site Internet permettra de suivre l’évolution du projet. Plusieurs écoles suivront de près la course. Le Lycée d’Etel bien évidemment, mais aussi une école  d’enfants handicapées de Redon.

Les foils

Les foils à 45° de Côte D’Or II sont équipés d’un volet de bord de fuite. Chose assez rare sur un foiler à foils en V (voir aussi les foils de Syz & Co). Un renflement situé sur l’intrados cache un vérin qui permet de cabrer le profil. Particularité assez étonnante de ce bateau, les bras sont relativement souples. Lors de ma visite, un des équipiers situé en avant du bras s’amusait à faire « remuer » la structure en « sautant ». J’essayais alors de marcher sur le bras de liaison qui n’est pas très large . Nous ne sommes pas passé loin de l’homme à la mer ! Surtout que le trampoline ne couvre que la moitié de l’espace entre la coque centrale et le flotteur. Je me demande si cette souplesse ne peut pas engendrer un surcroit d’incidence lorsque le foil est en portance maximum. Le foil étant situé juste derrière le bras avant, si la structure a tendance à vriller, le nez du flotteur pourrait se relever et l’incidence croitre. Peut être que l’arrière du flotteur, par son volume, permet d’éviter ce cas de figure ?

Vérin de réglage du bord de fuite- photo F. Monsonnec Hennebont 10-2009

Foil équipé du « cache vérin » - photo F. Monsonnec Hennebont 09-2004

Foil dans son élément - photo F. Monsonnec Lorient 01-2010

« Conclusions »

Souhaitons à Bertrand de trouver les fonds nécessaires pour terminer sereinement, la remise en état de Côte d’Or II. Ainsi, bien évidemment, une superbe traversée vers Pointe à Pitre. Passionné de multicoques anciens ou non, et adhérent à l’association Golden Oldies Multihulls, j’ai hâte de voir ce beau trimaran amarré dans le bassin Vauban à côté des bêtes de course actuelles. Comme Côte d’Or II, certains arboreront des foils sur leurs longs flotteurs…

Les remarques et rectifications sont les bienvenues…

Sources

  • Différentes revues nautiques dont Voiles et voiliers
  • Ouest France – Le Télégramme
  • Mariannick Buffard
  • Bertrand Quentin

Remerciements

  • Miguel Subtil
  • Mariannick Buffard
  • Bertrand Quentin
  • Yann Michel
  • Christian Février

30 réflexions sur « Côte d’Or II, renaissances »

  1. Encore un super papier, bravo.
    Deux petites anecdotes supplémentaires sur Côte d’Or II.
    Le sponsoring de Cote d’Or I dans la Whitbread a fait exploser les ventes de chocolat Côte d’Or en France. Le directeur de Côte d’Or-France, Lanusse-Cazalé (je ne suis pas certain de l’orthographe)se félicite de cette progression à l’escale d’Auckland de la Whitbread. Tabarly lui dit, puisque vous êtes si content, faisons Côte d’Or II en utilisant la base de Paul Ricard. L’affaire se décide très rapidement, presque sur un coin du bar (pas tout à fait quand même). Un journaliste est présent, et balance l’info. En Belgique, le grand patron de Côte d’Or, Baudouin Michiels, l’apprend par les journaux, ce qui ne le ravit pas…

    Anecdote 2. Tabarly a gardé le pied au plancher dans la Route du Rhum (les autres avaient ralenti dans la tempête) et un flotteur de Côte d’Or II se brise. Son épave échoue, comme expliqué dans l’article, à Perros-Guirec dans les mains de Jean Sans. Là où l’histoire devient croquignolette, c’est que Jean est l’expert des assurances dans la rupture de Côte d’Or II, et les assurances soupçonnent une vice de fabrication. Réunion entre les parties dans le chantier de Xavier Joubert. Joubert dit à Jean Sans: « On ne peut prouver le vice de fabrication, le flotteur a disparu. » « Pas du tout », dit Jean Sans, « il est là »: l’assemblée regarde par la fenêtre, et il y a le bout de flotteur à l’arrière d’une camionnette.

  2. bonjour j’éspere que vous aller faire la Route du Rhum
    et allés jusque au bout et finir la route, pour finir l’histoire.

    pierre

  3. Bonjour Daniel,
    Un grand merci pour ces deux anecdotes, voilà qui complète de façon fort intéressante ce petit « papier ». Pour la seconde, j’en avais entendu parler, mais je n’en étais pas trop sur. Enfin, j’avais surtout peur de mal retranscrire ce que l’on m’avait dit ! Et tu sais comme moi qu’il faut se méfier de « c’est la cousine de ma concierge qui m’a dit… » !
    Fred de Lo

  4. Encore un excellent article de Fred (de Lorient)!!!
    On y apprend plein de chose, j’ai surtout apprécié l’actualité de ce bateau hors normes et qui à aussi une histoire « extraordinaire ».
    La confrontation avec des machines plus récente lors de la prochaine route du rhum va être passionnante !
    Mais en vieux machin que je suis,je me permet juste une petite mise au point : la coque du Paul Ricard qui fut réutilisée et allongée pour devenir « Cote d’Or » n’est pas celle illustrée par la photo en tête d’article. En effet la coque que l’on voit fut abandonné en 1984 et remplacé par une nouvelle coque dessiné par Xavier Joubert et réalisé dans son chantier ACX à Brest. Cette nouvelle coque mesurait 18.28m et elle fut greffée sur la plateforme pour courir l’Ostar 84 (ou Tabarly finis 3°). C’est donc cette coque qui fut conservé et rallongé à 22.85m.
    Encore bravo fred !

  5. Epsilon, ne te cache pas derrière ce pseudo, je sais qui tu es !
    Très très intéressante remarque à propos de la coque centrale. Je me souviens bien en effet de cette coque à étrave droite et au couleur de Paul Ricard qu’arborait le bateau du même nom dans l’Ostar 84. J’étais persuadé qu’il s’agissait de la précédente remodelée. Déjà par ce que le bateau était en fin de vie et que je pensais que « PR » ne souhaitait pas investir de l’argent dans une nouvelle coque après toutes les modifications déjà réalisées. Surtout que cette coque avait une forme assez proche de celle d’origine. De plus, pour moi, ACX ne travaillait que le composite mais je peux me tromper d’où le fait que je pensais que la coque était d’origine. Enfin, « les structures » sont vraiment proches, comme le montre la photo de 1979 et celle de 2010. Bref, ce « détail », qui n’en ait pas un si tu as raison, m’intéresse. J’espère qu’un certain DC, « bible sur pattes » de l’histoire des multicoques pourra nous éclairer sur ce point…
    Fred de Lo

  6. « Je me demande si cette souplesse ne peut pas engendrer un surcroit d’incidence lorsque le foil est en portance maximum »
    on parle du vrillage du foil par rapport a quoi? la coque centrale? si celle ci n’est plus en appui sur l’eau (ou tres peu, seulement au centre avec sa forme bananee), la deformation des bras de liaison n’apporte pas de changement d’incidence. si par contre la coque centrale est suffisament en appui sur l’eau pour transmettre un couple…et que le flotteur est trop court pour « resister »…

    je me demande d’ailleurs pourquoi ce bateau (et les multi en general de cette epoque) a des flotteurs si courts?

  7. Bonjour Xav,

    Pour le vrillage
    Je ne parle pas de vrillage du foil, mais de la structure par rapport à la coque centrale. Sur ce type de bateau, où le foil n’a pas pour but de faire décoller l’engin mais d’aider le flotteur, la coque centrale est en effet en appui sur l’eau. Vu le dièdre de la structure (foil au vent hors de l’eau), et la profondeur et la surface des foils, il n’y a pas de décollage complet. De plus, vu le poids de l’engin, la souplesse des bras, le faible volume du flotteur, il ne faut pas espérer prendre appui sur l’ensemble bras/flotteur et faire décoller la coque centrale. Bref, je parle bien d’une modification de l’assiette de l’ensemble flotteur/foil par une déformation des bras, la coque centrale étant le « pivot ».

    Pour la taille des flotteurs
    Pourquoi les bateaux de cette époque avaient de petits flotteurs ? Pour diminuer la surface mouillée. A l’époque, les bras n’avaient pas la raideur nécessaire pour s’appuyer sur le flotteur et diminuer la surface mouillée par un décollage de la coque centrale. La vitesse était, entre autre, fonction de la longueur de la coque « portante » soit la coque centrale et pas de celle des flotteurs. Enfin, si on parle de foiler, l’intérêt était justement d’avoir de petits flotteurs, juste de quoi supporter la force vélique par petit temps (faible vitesse, donc faible portance des foils). L’histoire à commencé à changer, entre autre, avec Biscuit Cantreau 1 du cabinet MVPVLP, barré par Jean Le Cam aidé de Roland Jourdain. Les flotteurs étaient assez volumineux, la bateau assez raide et la coque décollait. S’en suivait une perte de contrôle par un décollage du safran… Voir si besoin : https://foils.wordpress.com/2009/09/01/gros-plan-sur-fildou-f40-a-foils/
    Mais dernier point, Côte d’Or pour un foiler à de longs flotteurs ! Voir Fildou !

    Fred

  8. Bonjour Fred,
    Je me permets de t’écrire car je suis un ami de Bertrand, nous avons lu ton article (qui est excellent) et nous serions désireux, si il était possible pouvoir récupérer les photos et les croquis que tu as utilisé pour ton article. Si tu as d’autres photos, docs sur le bateau, nous serions preneur.
    Cordialement Cédric

  9. Bravo Epsilon (voir message du 12/04 à 13:36) !
    Je me suis renseigné auprès d’Eric Bourhis qui a navigué 10 ans avec Eric dont 4 ans comme préparateur, équipier et skipper sur Paul Ricard.
    Voici sa réponse :
    J’ai skippé Paul Ricard durant l’année 1983 nous avions déjà des problèmes d’infiltrations d’eau à travers la coque, lié à des problèmes d’électrolyse due aux batteries. A la DCAN de Lorient on a remonté la flottaison de 5 cm et réalisé une peinture de la coque aux couleurs de la société Paul Ricard. Après La Baule-Dakar, fin 1983, j’ai fait expertiser la coque centrale qui a été reconnue dangereuse. Une nouvelle coque à donc été construite à Lorient avec comme architecte X Joubert et c’est cette nouvelle coque qui va part la suite être « jumbotisée » pour devenir le Cote d’Or.
    Eric Bourhis.

  10. Bonjour Cédric,

    A part quelques images qui m’ont été « prêtées », et pour lesquelles il faudra que nous demandions aux propriétaires, bien entendu, je peux vous transmettre ma doc. Avec grand plaisir. Les croquis ont été réalisés rapidement par mes soins pour l’article, ils ne sont peut être pas parfaits…

    A bientôt
    Fred

  11. Merci pour cet article, reprenant toute la carrière d’un bateau légendaire qui connaît plusieurs vies, grâce à la passion de Miguel Subtil depuis très longtemps, j’avais suivi un article sur le magazine voiles et voiliers il y a quelques années et m’étais déjà étonné de l’engagement de M. Subtil. De voir ce bateau naviguer pour la route du rhum avec Bertrand Quintin (Quentin?) c’est un beau rêve. La boucle est bouclée : la légende rejoint le présent. L’hommage rattrape le passé. Merci à tous.

  12. Le skipper abandonne la course et est hélitreuillé , à bout de force, que s’est il passé ? que deviendra le bateau légendaire….

    1. Bonjour « Hawk »,
      Il semble que Bertrand est de nouveau des problèmes cardiaques.
      Le bateau va peut être être récupéré par des pécheurs Espagnole ou Portugais. Espérons qu’il ne demanderons pas trop cher de leur prise et qu’ils en prendrons bien soin (ce n’est pas facile de remorquer ce genre de bateau…).
      D’autres images sur d’autres articles de Foilers ! :
      https://foils.wordpress.com/2010/06/26/cote-dor-ii-est-mate-ca-finit-le-costume/
      et
      https://foils.wordpress.com/2010/10/30/route-du-rhum-2010-quelques-images-depuis-la-cite-corsaire/
      Fred

  13. Le bateau est en sécurité dans un port espagnol…l’équipe de Côte d’Or II va assurer dans les prochaines semaines sa remontée en Bretagne.

    Quand au skipper, il se repose à l’hôpital. Son état de santé relève désormais de la sphère familiale.

    1. Boujour Nicolas,

      Un grand merci pour ces bonnes nouvelles.
      Je pense que cela fera plaisir à de nombreux lecteurs qui ne sont pas restés insensible à cette belle histoire.

      Bravo à Bertrand pour avoir osé rêver à cette Route du Rhum, avoir remis le bateau en état, l’avoir à nouveau amarré dans le bassin Vauban et pour ce beau début de course…

      J’espère revoir très prochainement Cote D’or à Lorient où à La Trinité.
      Et si cela se fait, je mettrais la main à la poche (dans la limite de mes possibilités !), pour faire une sortie à bord et la transformer en article…

      Fred de lo

  14. Merci infiniment de la passion et de la precision du propos quand à l’histoire de ce cote d’or 2 que j’avais suivi apres l’avoir vu à Lisbonne sur un quai, sans doute au moment ou Mr Subtil le remettait à flots, un article de voiles et voiliers en avait fait le rapport.
    Cette grande aventure pour Mr Quentin ne doit pas se terminer ainsi pour ce passionné éprouvé, a santé retrouvée, bateau remorqué, mais de grâce que les portugais ( ou les espagnols) fassent les choses comme il faut, sans pillage et qu il n en soit pour simple logique qu une prime de le récupérer et le revoir naviguer à la trinité en activité policée et calme, comme d’autres tri d ailleurs, et meme si je sais bien qu ‘ une « épave » appartient à celui …..
    Merci infiniment,
    Je vous relierais

    *note admin : commentaire édité car ca en valait la peine, svp pas de phrases en majuscules*

  15. J’ai vu Côtes d’Or 2 à Seixal, en face de Lisbonne, le 26/10/2012. Il était au mouillage et quelqu’un était à bord. Je l’avais vu auparavant au même endroit le 22/10. J’ai fait des photos que je vais essayer de mettre en ligne. Armel Durand

    1. merci a nouveau pour ces news d un tri aux nombreuses mesaventures mais que chacun d entre nous adore, j espere
      un jour moi aussi le revoir naviguer avec plus de chance sur les cotes atlantiques. j’attends aussi vos photos si possible.christophe briant

    2. Bonjour Armel,

      Un grand grand merci pour ta visite et pour ton message.

      Comme en plus de Foilers, je fais aussi partie des Golden Oldies Multihulls (http://www.goldenoldies.biz/) j’ai suivi les problèmes qu’a rencontré par Miguel Subtil pour récupérer son bateau après un imbroglio complexe. Le bateau à bien été récupéré par celui qui l’a fait revivre. Plus d’info sur le site :
      http://www.cotedor2.com/.

      Si tu as des photos, ce sera avec plaisir que je les mettrai en place sur le blog lors d’un prochain « Ptites news ».
      Exemple : https://foils.wordpress.com/2012/07/23/ptites-news-26/

      Je t’envoie un mail pour te transmettre mes coordonnées.

      A très bientôt.
      Fred

  16. Bonjour à Daniel Charles et à tous les autres,

    Quelques précisions pour alimenter la conversation…

    – je n’étais pas, à l’époque, Directeur de Côte d’Or France, mais le conseiller en communication du président de Côte d’Or France (Ferdinand Etchegoyen). Mon activité de l’époque : conseiller de nombreux dirigeants dans leur politique de sponsoring/mécénat. Dans la voile : RogerGallet, Côte d’Or, Elle&Vire, etc…

    Les anecdotes de Daniel sont assez justes.
    La conviction de faire le trimaran Côte d’Or 2, me vient en effet à Auckland. Le président Etchegoyen (CO France) adhère très vite à l’idée et veut le faire (et le fera) sans l’appui ou l’accord de Michiels (Président monde). C’est en effet « au coin du bar ».

    Je suis interviewé au JT de TF1 le soir même pour commenter la course en cours… je laisse en effet « naïvement » transpirer le projet trimaran à cette occasion. La fierté des français de Côte d’Or sera à la hauteur de la colère des belges (maison mère du groupe).
    Ensuite tout ira très vite avec l’énergie active de Xavier Joubert d’un côté et l’efficacité discrète d’Alain Juillet de l’autre… De jolis souvenirs !

    Quant à l’histoire du flotteur et de Jean Sans, elle est vraie à la virgule près ! Elle est pour moi l’illustration idéale d’une idée simple : méfions nous des statistiques… l’improbable arrive toujours !
    La tête de Xavier découvrant le bout de flotteur reste un souvenir particulier…

    De façon générale, je pense avoir vécu la saga Côte d’Or au plus près de son quotidien… Si vous avez des questions, n’hésitez pas.
    Amitiés à tous,
    Olivier

    1. Bonjour Olivier,

      Un grand merci pour cette intervention qui confirme et complète le message de mon ami Daniel. Je ne doutais de toute façon pas de sa bonne foi ! Et je vais l’informer de ton message.

      J’imagine en effet la tête de Xavier Joubert….! Incroyable histoire.

      Je ne sais pas si tu le sais, mais Cote d’Or II, après de nombreuses péripéties pas très agréables, est de nouveau aux mains de son sauveur Miguel Subtil. Son site Internet semble malheureusement désactivé…
      Un des lecteurs, Arme Awen, avait photographié le bateau au Portugal fin 2012 et dans le cadre de l’asso. Golden Oldies Multihulls, j’ai eu l’occasion d’échanger avec Miguel.
      https://foils.wordpress.com/category/voile/trimaran/page/2/

      Encore merci
      Fred

  17. Bonjour et merci pour cet article extra !!! que de super souvenirs pour la remise en état de cette bete de course oldschool , merci à toi Bertrand de m’avoir laissé participer à ce projet hors du commun avec mes élèves .

    j’espère que ce bateau continue de vivre aujourd’hui !

    Yann Michel .

  18. Salut Fred, bon 2014 pour toi et tous les amis de ton blog et de Côte d’Or II !

    C’est avec plaisir que je suit ton Blog, assez précis, et unne bonne source de informations. Je n’ait pas trop a ajouter, au moins que tu me demandes..

    Pour le momment Côte d’Or II n’est pas plus a Seixal ou j’ai passé l’hiver dernier.

    Tout va bien, tandis que je mets en ordre certains affaires relacionés avec la dérniére RR2010 et qui ne sont pas encore resolus. Nottament il me manque assez de matériel pour naviguer, alors qu’il a été subtracté du bateau en Espagne para un groupe d’amis de Mr.Bertrand Quentin en guise de raid en Somalie, sauf que l’Espagne c’est en Europe, au moins c’était ça mon impression.

    Je me suis débrouillé entretant pour naviguer mais le systéme D n’est pas l’ideál pour un trimaran comme ça et pour le moment j’essaye de rassembler mon matériel au fur et à mesure que j’ai des ressources.

    Prochain été le bateau será au service d’un Hotel de 5 étoiles à LIsbonne pour faire des sorties a la journée. (Ou,i je t’envoie unne invitation au bon momment 🙂

    Bien amicalement,
    Miguel

    1. Bonjour Miguel,

      Un grand merci pour ton message.

      A chaque fois que je reçois des photos de ton beau bateau, je les place sur le blog.

      Je suis content que la situation s’arrange un peu, même si tout n’est pas encore parfait.

      Je regrette d’avoir en 2010 fait de la publicité pour une équipe qui ne sait pas révélée aussi professionnelle que l’on pouvait espérer.

      Ces nouvelles intéresseront aussi les Golden Oldies Multihulls qui n’avaient pas pu t’aider lors de tes gros soucis mais qui ont toujours respecter l’énorme travail que tu as réalisé pour ce bateau.

      Je suis aussi très heureux de savoir que tu as trouvé le moyen de faire profiter à d’autres la navigation sur Cote d’Or II (l’hôtel de Lisbonne).

      N’hésite pas à nous donner des nouvelles.
      Je t’envoie un petit dessin par mail…
      Amicalement
      Fred

  19. Bonjour,

    Lamentable !!! Je viens de tomber par hasard sur le commentaire de Mr Miguel Subtil à propos de Côte d’Or II et de mon équipe et je tombe des nues !!!!!
    Comment peut-on raconter autant de mensonges ! Depuis la Route du Rhum 2010, aucun membre de mon équipe ni moi même ne sommes retournés sur le bateau.
    Ces histoires de navigation en Somalie et autres ne nous concernent absolument pas. En ce qui concerne la remise en état du bateau, il faut rappeler qu’au moment ou j’ai récupéré le trimaran la ville d’Hennebont était prêt à le découper, Mr Miguel Subtil ne répondant pas aux messages du Maire !
    Lorsque Mr Subtil a récupéré le bateau après la Route du Rhum il était complet et près à naviguer !!! En plus du matériel du bateau j’avais beaucoup de matériel personnel que Mr Subtil n’a jamais voulu me rendre !
    Je tiens tous nos échanges de mails et documents à la disposition des personnes qui ont des doutes sur mes propos.
    Fred, je regrette tes propos en réponse à Mr Subtil sans que tu es pris le temps d’avoir ma version de l’histoire.

    Cordialement

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